Recruter un dirigeant au Maroc : trois erreurs que les entreprises commettent encore (et comment les éviter)
- Knowledge @ Alides
- 21 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 mai
Recruter un dirigeant n’est pas un acte neutre
Dans un environnement marocain en pleine mutation – montée en puissance de l’industrie, essor des infrastructures, dynamique startup, intégration régionale en Afrique de l’Ouest – les enjeux de leadership n’ont jamais été aussi déterminants. Recruter un dirigeant aujourd’hui, c’est piloter une transformation. Pourtant, nombre d’entreprises, qu’elles soient groupes internationaux, family offices ou PME ambitieuses, continuent de traiter ces recrutements comme de simples actes RH.

À ce niveau de responsabilité, l’erreur n’est pas anodine : elle coûte du temps, du crédit stratégique, parfois plusieurs années de croissance. En tant que cabinet spécialisé en Executive Search, nous identifions régulièrement trois erreurs récurrentes commises dans le contexte marocain. Les comprendre, c’est déjà mieux décider.
Erreur n°1 – Rechercher un « bon CV » plutôt qu’un leader enraciné et adaptable
La tentation est forte : privilégier des profils au parcours irréprochable, issus de grandes écoles, passés par des multinationales de renom. Sur le papier, tout y est. Mais dans la réalité opérationnelle marocaine, le décalage peut être saisissant.
Au Maroc, la complexité managériale dépasse les organigrammes : relations d’influence informelles, diversité linguistique et culturelle, dynamiques intergénérationnelles dans les entreprises familiales… Le leadership efficace repose moins sur le CV que sur la capacité à naviguer dans ces zones grises avec finesse.

Ce qu’il faut faire : évaluer les candidats sur leur posture d’influence, leur capacité à comprendre les enjeux non dits, à fédérer au-delà de la ligne hiérarchique. Cela suppose une approche d’évaluation comportementale poussée, contextualisée, intégrant des éléments de mise en situation, de feedback croisé et de projection stratégique.
Ce que nous observons : les dirigeants qui réussissent sont rarement ceux qui “coche toutes les cases”. Ce sont ceux qui comprennent rapidement les codes implicites, savent établir la confiance dans la durée et s’imposent sans brutalité.
Erreur n°2 – Sous-estimer la nécessité de discrétion et de méthode dans le process
Certaines entreprises, en particulier dans des secteurs à forte exposition (banques, énergie, télécoms)activent leur réseau pour identifier un dirigeant. Ce faisant, elles exposent leur gouvernance, fragilisent parfois leur organisation interne et ferment la porte aux meilleurs profils – ceux qui ne “cherchent pas” activement.
Or, les candidats à fort potentiel sont souvent déjà en poste, engagés, peu enclins à répondre à une sollicitation visible. Les approcher requiert de la méthode, du temps et une posture de confiance.

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